Le Beautés
Défilé - Portrait

Les 28 et 29 septembre 24 à La Maison jean Vilar à Avignon

Sur une invitation du festival C’EST PAS DU LUXE ! Edith Amsellem à créer un défilé avec des mineur.e.s isolé.e.s et en exil de l’association Rosmerta pour La Maison Jean Vilar. Elle a mené des ateliers avec les résident.e.s de Rosmerta d’avril à septembre 24. Le spectacle s’est joué 4 fois devant plus de 800 spectateur.rice.s.

A lire ce joli retour d’expérience paru dans LE BILLET journal quotidien de C’EST PAS DU LUXE :

LE BILLET s’est rendu au défilé LES BEAUTÉS où habitant.e.s et bénévoles de l’association Rosmerta défilent dans des tenues créées en collaboration avec la couturière Colombe Lauriot Prévost pour révéler au monde leur personnalité. Un spectacle fascinant !
Dans un paisible jardin adossé au Palais des Papes, entre deux rangées de spectateur.ice.s ébloui.e.s, une douzaine de jeunes d’origine guinéenne, ivoirienne et française défilent pour la première fois de leur vie. Les tenues qu’ils et elles portent ont été entièrement confectionnées à partir de vêtements récupérés au Relais de Provence. Elles sont bariolées! C’est un mélange de plastique et de couvertures de survie qui relève autant du matériel de chantier que de la haute couture.
« Chaque vêtement, fait sur-mesure, traduit les désirs, les rêves et le cœur de la personne qui les porte ». C’est ainsi qu’Edith Amsellem, la très inventive metteuse en scène de ce défilé d’une insolite beauté, évoque l’esprit de ce travail collectif. L’idée centrale est de présenter trois aspects de la vie des modèles. Ils et elles sont apparu-e.s dans un premier temps dans des tenues princières. On a pu applaudir « Oumar le grand, qui a le sens des autres », « Queen Justine, qui chevauche un vélo » et tant d’autres…

Après deux minutes d’effeuillage, les voilà relooké-e.s dans la tenue du métier de leur rêve : footballeur, coiffeuse ou couturier pour dames comme Adama « le chef du village », surnom que lui donnent ses ami.e.s.

Puis, comme une tombée de rideau, les vêtements de travail disparaissent, laissant apparaître les jeunes garçons et les jeunes filles en costumes traditionnels de leurs régions et pays d’origine.

À ce moment-là, les modèles passent des messages à la foule : « Liberté, égalité, fraternité ! »,

« On ne veut plus la guerre !», « Tenons-nous la main ! » Et une question: « Qui veut aider la jeunesse d’aujourd’hui ? ». C’est d’ailleurs l’objectif de Rosmerta (association avignonnaise dont la mission est d’accueillir des jeunes mineur.e.s isolé.e.s) de répondre à cette question.

Lors de ce spectacle, les modèles nous offrent un moment de bonheur partagé et une intense émotion. Les spectateur.ice.s, dont beaucoup d’ami-e.s et d’artistes, regrettent parfois de ne pas avoir participé à ce défilé. Fruit de six mois de travail qui traduit une véritable affirmation du respect de soi.