Le Grand Défilé

Le Grand Défilé

Spectacle pour sites patrimoniaux

création 2026

NOTE D’INTENTION 

Le vêtement pour parler des femmes, c’est un prétexte. Le prétexte, c’est ce qui permet de faire quelque chose. Ici, interroger des jeunes filles sur leurs pratiques vestimentaires en les confrontant à des panoplies archétypales du féminin. 

 

Cette démarche constitue pour moi un moyen de recueillir des informations sur la mise en scène du corps dans son ensemble, sur le rapport des individus à l’aspect qu’ils donnent à leur surface corporelle et l’image qu’elle renvoie aux autres. 

Le prétexte du vêtement, c’est parler chiffons pour aborder quelque chose de plus vaste. 

 

Si je regarde à ma fenêtre, j’ai grandi dans une famille avec de fortes attentes en termes de ressemblance à des idéaux féminins. J’ai passé mon enfance dans une chambre de petite fille modèle inspirée du monde de Sarah Kay. J’ai pratiqué la danse classique à l’opéra, j’ai porté des justaucorps, des tutus, des pointes. Ma mère m’habillait avec soin, elle aimait que mes tenues soient parfaites et assorties dans des camaïeux de rose. Pour le carnaval elle me déguisait en princesse, pour Noël elle m’offrait des Barbies avec des panoplies d’uniformes et pendant les vacances chez ma grand-mère j’apprenais à coudre et à tricoter.

 

Aujourd’hui je me revendique féministe, je m’efforce de déconstruire les stéréotypes de genre qui m’ont façonnée, mais en réalité je continue à afficher dans mon apparence des signes forts du féminin tant dans la sphère privée que publique. Il y a quelque chose de paradoxal entre ce que je sais et ce que je fais.

Pourquoi dans la majorité des cas, les femmes s’habillent avec des vêtements de femmes et les hommes avec des vêtements d’hommes alors qu’aucune loi ne nous y contraint en France ?

 

Comme l’explique la sociologue Coline Lett dans sa thèse Le prétexte du vêtement. Sociologie du genre au prisme des pratiques vestimentaires, les pratiques vestimentaires sont parmi les dernières manifestations culturelles matérialisant le découpage culturel du genre tout en en soulevant des contradictions profondes. Comme elle, je vais m’intéresser au vêtement à la fois dans sa faculté à fixer sur lui un certain nombre de normes et de valeurs perpétuant l’ordre social traditionnel, mais également en tant que possible vecteur de changement. 

En me documentant, je me suis rendue compte que les discours sur l’habillement des femmes sont traversés soit par la question de leur émancipation, soit par celle de leur aliénation. Le vêtement libère ou opprime. 

 

J’ai l’intention avec ce spectacle de questionner et déconstruire le genre féminin à travers le témoignage de jeunes femmes. 

Pourquoi s’habillent-elles ?

Pour se protéger du froid, du chaud, de la pluie, des piquants ?

Pour se cacher, se préserver, se camoufler ?

Pour être comme il faut ?

Par mimétisme, imitation, appropriation, distinction ?

Pour être à l’aise, bien dans son corps ? 

Pour le confort ?

Pour s’aimer, se plaire, se désirer ?

Pour se faire belle, pour faire la belle, pour être la plus belle ?

Pour se montrer, pour s’affirmer, pour dominer ?

Pour séduire ?

Je crois que la parure a de supers pouvoirs…

mise en scène Edith Amsellem
avec 3 jeunes actrices professionnelles (auditions en juillet) + un groupe de 10 jeunes filles non-professionnelles
dramaturgie Edith Amsellem 
création costumes Colombe Lauriot Prévost
scénographie Francis Ruggirello
création sonore et musique Francis Ruggirello

création lumière Erika Sauerbronn
régie générale Jean-Marie Bergey

PROJET LAURÉAT 2023 ÉCRIRE POUR LA RUE Dispositif de résidences d’auteur.rice.s des arts de la rue initié par la SACD et le ministère de la Culture DGCA

Production ERd’O Coproductions Le Carré Colonnes, scène nationale à Saint-Médard et Blanquefort, Le Théâtre Molière Sète, scène nationale archipel de Thau, le Théâtre de Grasse, scène conventionnée,  le Théâtre Massalia, scène conventionnée à Marseille, le Théâtre de Châtillon, le Théâtre du Fil de l’eau, Pantin,  Le Citron Jaune CNAREP  (en cours)
Avec le soutien de la Ville de Marseille, du Département des Bouches-du-Rhône, de la Région Sud PACA. La compagnie est conventionnée par le Ministère de la Culture DRAC PACA.